Accueil Société Stratégie de communication sur l’intégration des handicapés: Les médias, fer de lance

Stratégie de communication sur l’intégration des handicapés: Les médias, fer de lance

Ceci s’annonce, à vrai dire, comme une planche de salut qui peut, désormais, redonner dignité à une large frange de la société, jusque-là, le moins qu’on puisse dire marginalisée.

Pas plus tard que vendredi dernier, l’Unesco, avec le concours de ses partenaires nationaux, en l’occurrence le Snjt, la Haica, l’association « Ibsar » et l’Ipsi, a lancé une nouvelle stratégie de communication sur l’intégration des personnes porteuses de handicap, dans le but de leur assurer un meilleur accès aux droits et services.

Ceci s’annonce, à vrai dire, comme une planche de salut qui peut, désormais, redonner dignité à une large frange de société, jusque-là, le moins qu’on puisse dire marginalisée. Et qu’aucun de nos gouvernements post-révolution, et même avant, ne lui a prêté attention ou daigne la comprendre pour bien discerner ses doléances et ses besoins, certes spécifiques. On ne lui reconnaît même pas ses droits les plus rudimentaires. Sur nos routes, dans les administrations ou même pendant les élections, cette population, bien qu’elle fasse preuve d’intuition et d’une volonté d’acier de se surpasser, n’a pas le vent en poupe. Pourtant, l’on compte, sous nos cieux, 241 mille personnes handicapées, soit 4, 5% du total des Tunisiens, selon le recensement général de la population de 2014.

Inclusion sociale

Toujours est-il que seulement 45% des personnes handicapées sont détentrices d’une carte de handicap. La majorité, aussi vulnérable et précaire soit-elle, demeure livrée à elle-même. Sans privilèges d’accès ni à l’éducation ni à la santé, alors qu’il s’agit d’un plein droit humain inaliénable et un acquis constitutionnel. En décembre dernier, le ministère des Affaires sociales avait promis de lancer, au cours du 1er trimestre de cette année, un recensement national des porteurs de handicap en Tunisie, dans « l’objectif de mieux orienter les programmes visant leur inclusion sociale », déclarait Ibrahim Ben Idriss, président de l’Instance générale de la promotion sociale audit ministère. Et depuis, on continue à leur promettre monts et merveilles ! Jamais nos décideurs n’ont tenu parole. Et pour cause. L’Unesco-bureau de Tunis tient à souligner l’importance qu’il y a de mettre en place une stratégie de communication inclusive, en guise de plaidoyer présenté en faveur de cette catégorie à besoins spécifiques. Il y a tendance à promouvoir ses droits et lui faciliter l’intégration sociale. Comment et par quels moyens cette stratégie sera-t-elle menée à bien ? Les médias tunisiens sont appelés à y mettre du leur. Leur rôle semble primordial en termes d’information, de conscientisation et de sensibilisation, tant il est vrai qu’ils devraient constituer de bons relais.

Un guide aux journalistes

Ceci est aussi vrai, étant donné que ladite « stratégie comprend l’élaboration d’un guide, le premier du genre en Tunisie, qui servirait de cadre scientifique et de référence pour faciliter aux journalistes et communicateurs le traitement des thèmes relatifs à la question du handicap et l’accès à l’information », fait savoir Armin Ibrisimovic, chef des programmes au département des sciences sociales et humaines au bureau de l’Unesco-Maghreb. En effet, cette catégorie aura à trouver son compte, à travers sa représentation dans l’espace médiatique tunisien. Et c’est ainsi qu’elle pourrait se défendre et faire entendre sa voix pour avoir, in fine, gain de cause.

Encore une fois, le ministère de tutelle s’est montré engagé à aller plus loin sur cette question. La chargée de promotion des personnes handicapées, Raja Ben Brahim, a souligné l’intérêt de faciliter à ces personnes l’accès à l’information à travers la presse et les médias. Qu’en est-il des textes et lois, censés traduire ces appels dans les faits ? La législation tunisienne dans ce domaine fait encore défaut, d’autant plus qu’on ne voit rien venir jusqu’ici. Autant dire, «ces législations sur les handicapés n’ont pas été concrétisées», dénonce le président de l’Ong « Ibsar », partie prenante dans l’élaboration de cette stratégie de communication. Il s’est montré optimiste quant à la portée de ce nouveau guide qui promeut les bonnes pratiques journalistiques liées au traitement de la question. Sans pour autant perdre de vue les règles d’éthique professionnelle régissant le métier, concernant la présence de ces personnes à besoins spécifiques dans nos médias.

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